Page 15 « J'ai parlé pour la première fois avec ma beauté des îles. Elle est toute timide en fait. Ca contraste avec sa présence et sa beauté. Elle s'appelle Mélissa. C'était à la machine à café. Il n'y avait personne. Que nous ! Un vrai moment de bonheur. On ne s'est pas dit grand chose. Mais c'est ce "pas grand chose" que nous avions justement envie de nous dire l'un à l'autre.
Par contre, ma collègue de bureau Nadine est bizarre quand même. Elle m'a confié qu'elle avait mis un soutien gorge de sport, ultra confort. Qu'elle se sentait hyper bien mais qu'il lui aplatissait les seins au point qu'on pourrait croire qu'elle en avait moins qu'en réalité ! Le pire c'est qu'elle a insisté pour que je donne un avis sur la question. J'étais gêné de devoir discuter de cela avec une collègue !
J'ai visité au moins un millier d'appartements. Trouve rien ! Soit la cuisine est à refaire entièrement. Soit la salle de bain. Quand c'est pas les deux ! Les annonces sont trompeuses. Je me méfie désormais des mentions du type : "Appartement plein de charme" ou "Magnifique appartement de caractère" ou encore "Charmant deux pièces original" : vous rentrez dans l'appartement par la salle de bain. La cuisine donne sur la chambre mais pas sur la pièce principale. Et tout ça pour un prix faramineux ! Je me demande si je suis bien ou mal payé ? Regarder le prix des loc, ça invite à se poser ce genre de questions.
Eric a insisté pour que je le remplace à une réunion que la directrice financière organise. J'ai vite compris pourquoi.
Je me suis littéralement fait décalquer par la directrice financière, hors d'elle. Elle m'a jeté une tirade en pleine poire :
- "De toute façon au marketing c'est n'importe quoi. Il y a trop de projets à la fois. Rien n'est géré, ça part dans tous les sens ! On ne sait jamais combien coûtent les opérations. Encore moins ce qu'elles rapportent !"
Le pire c'est qu'elle savait bien que je n'y étais pour rien. C'est à Eric qu'elle en voulait. Pas à moi. Ce rat d'Eric m'a tout bonnement envoyé me faire fusiller à sa place. » [...]
Page 32 « Aujourd'hui j'ai lu sur le web qu'un étudiant américain a vendu son âme aux enchères sur eBay.com. Il en a tiré 400 dollars. J'ai immédiatement pris ma calculatrice, en me disant que si je multipliais le prix d'une âme par le nombre d'humains, j'obtiendrais la fortune personnelle de Dieu. Croyez-le ou non, Dieu est moins riche que Bill Gates, patron de Microsoft ou que Steve Case, patron d'AOL ! » [...]
Page 75 « A 11 heures et demi du matin, j'ai enfin vu une annonce sur le Web pour un appartement visiblement très bien et dans mes prix. Je prie le ciel pour que ce soit le bon. Je n'en peux plus de chercher !
Côte Cabletel, je sympathise de plus en plus avec Eglantine. Elle est presque déjà mon ange gardien. Quant à Sandra, notre relation s'est arrêtée d'elle-même sans que nous ayons eu à nous le dire. Je crois que c'est ce qui nous arrangeait le mieux tous les deux.
Après j'ai fait une bourde. Le PDG du groupe est venu rendre visite à notre division. Chaque business unit avait préparé une salle pour y exposer ses produits. Au moment où le PDG est arrivé à l'étage c'était presque la panique générale. Dans la précipitation, j'ai couru vers la salle de notre business unit. J'ai longé le couloir et suis rentré dans la troisième pièce à droite. Le PDG était déjà là parmi des salariés plus parfaits encore que d'habitude. Curieusement, je n'ai pas reconnu les gens de ma business unit. Evidemment, je m'étais trompé de salle. Tout le monde m'a fusillé du regard. Il a fallu dix minutes au moins pour que notre PDG tourne le dos à la porte et que je puisse m'évincer en douce. » [...]
Page 152 « En début d'après-midi je me suis encore évadé discrètement de mon bureau pour me réfugier dans un coin calme de Cabletel. Au téléphone, le DRH d’un grand groupe auquel m’avait présenté un cabinet de chasse de tête, m’a confirmé mon embauche. Seul hic, c'est dans le nord de la France. Mais le poste est génial.» [...]
Page 169 « Je suis crevé ! Ces déplacements à l'étranger m'épuisent. J'en ai marre de faire tour à tour des allers-retours Paris-Londres, Paris-Stuttgart, Paris-Amsterdam, Paris-Vienne, Paris-Genève en une seule journée ! Des one day trip que ça s'appelle. Ça veut dire que votre tension baisse d'un demi-point à chaque voyage. C'est usant ! » [...]
Page 212 « Hier j'avais pris l'Eurostar pour aller en Angleterre rencontrer la société Virgin. Philippe, un vendeur, m'a accompagné. C'est un drôle de gars ce Philippe. Il a une certaine assurance indéniable mais il est difficile de savoir en quelle estime il se tient vraiment lui-même.
En tous cas Philippe n'a pas manqué de commettre une bourde légendaire. Il avait donné l'adresse de Virgin au chauffeur de taxi qui nous avait déposés devant un grand bâtiment en brique qui ne ressemblait guère au siège social d'une société. Pourtant le numéro et la rue correspondaient parfaitement. Pas démonté pour autant, Philippe a bondi hors du taxi pour aller sonner. Une religieuse lui a ouvert. Au lieu de comprendre que nous étions en fait devant un couvent, Philippe a quand même demandé à cette mère supérieure sans hésiter :
- "Is this Virgin ? We are two French men and we are looking for Virgin."
Effarée, la mère supérieure lui a claqué la porte au nez, indignée qu'il puisse frapper à la porte d'un couvent pour expliquer que nous cherchions des vierges (Virgin signifiant vierge en anglais).
J'étais mort de rire ! Quant à Philippe, il avait perdu son bel air d'assurance. Je l'ai croisé ce matin. Il ne l'avait apparemment pas encore retrouvé. » [...]
Pour commander le livre cliquez ici